L’aumône Obligatoire (Al Zakat الز كاة)
Allah le Très Haut dit Accomplissez la prière et donnez la zakat, et tout bien que vous faites, vous le retrouverez auprès d’Allah, car Allah voit bien ce que vous faîtes [2;110]. La zakat est associée à la prière dans plus de quatre-vingt versets coraniques. Elle est le troisième des cinq fondements sur lesquels repose l’Islam [voir Al Boukhari et Mouslim]. Etymologiquement, zakat signifie accroissement et purification , dans ce sens qu’elle élève spirituellement et moralement celui qui s’en acquitte, et qu’elle est une source de purification pour son âme et ses biens.
Du point de vue du droit musulman, la zakat est une aumône prescrite, que les riches doivent reverser aux pauvres. C’est ainsi que le Prophète, salut et paix sur lui, recommandait à Mouadh Ibn Jabal d’expliquer l’obligation de la zakat aux gens du Yémen :
Tu leur apprendras qu’Allah le Très Haut a prescrit une aumône sur leurs biens qui sera prélevée aux Tu leur apprendras qu’Allah le Très Haut a prescrit une aumône sur leurs biens qui sera prélevée aux riches parmi eux et destinée à leurs pauvres [Boukhari & Mouslim].
A l’image de la prière, l’aumône fut prescrite dès les premières révélations sans législation précise. Chacun était alors libre de donner ce qu’il voulait, quand il le souhaitait. Ce n’est qu’à partir de la deuxième année de l’Hégire, à Médine, que cette prescription fut détaillée et rendue obligatoire. Ce sujet étant très vaste, nous ne traiterons ici que des dimensions sociales et spirituelles de ce culte, en ne développant que le mode de calcul et de versement de la zakat sur l’épargne monétaire.
Aspects de droit.
Comme tout acte de culte, la zakat doit être versée avec l’intention d’obéir à Allah et à son Messager. Cette prescription incombe à tout musulman, homme et femme, dès lors que le montant de leur épargne dépasse un certain seuil pendant une année lunaire entière (354 jours).
Ce seuil, le nissab est régulièrement réévalué par les institutions musulmanes des différents pays en fonction du cours de l’or (ou de l’argent) et de celui de la monnaie du pays. Il est aujourd’hui en France de 3052 euros le 15 Juin 2011 doit, 354 jours plus tard, verser la zakat sur la somme qu’il aura alors, à la seule condition qu’il ne soit jamais descendu sous le seuil imposable.
Supposons qu’en Décembre, il ne lui reste plus que 1 000 euros, puis qu’en Janvier, il dépasse de nouveau le seuil de 3052 euros, alors, il devra, selon toutes les écoles exceptée celle d’Abou anifa, recommencer à compter sa période à partir de Janvier.
Dès qu’il possède pendant une année lunaire complète une somme supérieure au nissab, il doit alors verser 2.5% de ses économies comme zakat. Il calcule ces 2.5% sur la somme qu’il possède au jour du versement. Reprenons l’exemple de celui qui avait euros le 15 Juin 2010, et dont le capital n’est pas redescendu sous ce seuil pendant l’année ; supposons qu’il ait 10 000 euros au 4 Juin 2011, soit une année lunaire plus tard, il devra alors donner 10 000 x 2.5% soit 250 euros. S’il préfère compter en année solaire, il donnera le 15 Juin, 2.575% de la somme qu’il aura à cette date.
Diverses opinions existent à ce sujet. Notre objectif étant de simplifier celui-ci, autant que possible, nous résumerons ainsi les avis qui nous paraissent les plus justes : le musulman paie sa zakat s’il en a les moyens dès que le moment arrive sur l’argent qu’il a prêté à court terme et qu’il a bon espoir de récupérer ; s’il ne le peut pas, il la verse dès lors qu’il la récupère. S’il a prêté de l’argent à long terme, ou une somme qu’il a peu d’espoir de récupérer, alors il ne doit payer la zakat sur cet argent, qu’une fois récupéré. Il appartient à chacun d’entre nous de faire preuve de sincérité vis-à-vis d’Allah, et s’il le faut, de plus se renseigner auprès des personnes compétentes .